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1957 - 17 Octobre : Des méharistes
stationnés entre Timimoun et El-Goléa, au lieu dit
Hassi Sakka, désertent des rangs de l’Armée française après avoir
éliminé les huit officiers et sous-officiers français qui
les commandaient.
Au total, 70 hommes, leurs armes et leurs
dromadaires se sont évanouis dans cette immensité du Grand
Erg occidental, mer de sable de 350 000 km², les 2/3 de la
France... |
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7 Novembre : les méharistes
réapparaissent soudainement et portent une attaque
foudroyante contre le convoi de la Compagnie des Pétroles
Algériens entre Timimoun et El-Goléa.
Les 5 légionnaires chargés de la protection de la base
pétrolière surpris sont faits prisonniers, ainsi que
7 ingénieurs de la société pétrolière et tous les ouvriers
civils du camp (dont 4 pourront s'échapper et rejoindre
Timimoun).. Les armes
des militaires sont récupérées, du matériel et des
approvisionnements sont saisis, les véhicules "Land Rover" incendiés. |
Les Compagnies de recherches pétrolières
demandent la protection de l’Armée.
Timimoun
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9 novembre : Rentré à Colomb
Béchar, après trois semaines de crapahutage dans les regs du
secteur de Meridja et les rochers du Djebel Grouz, le 3ème
RPC aspire à un repos bien mérité.
10
novembre : Le lieutenant-colonel
Bigeard est convoqué au PC du secteur, il reçoit
par message du général Salan, commandant
supérieur en Algérie, l'ordre d'exécuter la mission
suivante:
- créer le choc psychologique
nécessaire indispensable suite à l'embuscade contre les
pétroliers.
- retrouver et anéantir la bande de
méharistes déserteurs, renforcée certainement d'éléments du
FLN.
- autorisation d'utiliser tous les
moyens nécessaires.
- prendre le commandement de toutes
les unités déjà sur place.
- initier l'opération dès le 13
novembre.
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"Opération Timimoun 1"
- Hassi Rambou |
13 novembre : Le lieutenant-colonel
Bigeard est déposé avec son PC léger et ses
transmissions (40 hommes) sur le terrain de Timimoun. Il a
demandé et obtenu 6 hélicoptères H-34 pour héliporter ses
paras. Le H-34 armé du colonel Brunet
apportera dans son rôle de PCV, le guidage des héliportages
et leur protection.
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L'action des hélicoptères durant la
période du 17 au 24 novembre sera consacrée au soutien des
unités du 3ème RPC engagées dans la recherche, la poursuite
et la destruction de la bande rebelle et se traduira dans
l'exécution de missions d'assaut découverte, d'héliportage
de commandos, d'hélitransport de vivres et munitions,
d'évacuations sanitaires de blessés, malades et morts.
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14 novembre : Sous le commandement en
vol du capitaine Marraud, Cdt l'EHL 2/58, 5
H-34 se mettent en place à Timimoun depuis Colomb Béchar via
Kerzaz, deux d'entre eux effectuant une évacuation sanitaire
Kerzaz - Timimoun. Deux autres dont l'hélicoptère armé
n° 002 du
colonel Brunet (code radio "Mammouth")
s'arrêtent à Kerzaz et rejoignent Timimoun le lendemain en
début de matinée.
(Equipage du H-34 armé: PCA Col
Brunet, Pilote S/C Bottelier, Mécanicien
Sgt Grosjean, Tireurs Sgt Seube,
Sgt Decruz, Sgt Potel).
<<< capitaine
Pierre Marraud |
3 sections du Commando Parachutiste Air 40,
sous les ordres du Lt Souetre, rejoignent
Timimoun, tandis que la 4ème qui revient d'un engagement sur
Mendes, reste en alerte à Oran sous les ordres du Lt
Ciappa. |
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15 novembre : 6 H-34 et le H-34 armé
de Félix Brunet sont en place à Timimoun. La
presque totalité du 3ème RPC rejoint Timimoun en
cours de journée après 500 kms de piste depuis Colomb
Béchar.
Profitant de la présence du
CPA 40 le LtC Marcel Bigeard fait effectuer
une mission d'assaut découverte à 30 kms dans le secteur
Nord de Timimoun, les 6 H-34 y participant étant
guidés par le H-34 armé; quelques hélitransports de vivres
sont également exécutés dans le même secteur.
Pendant la journée, en attente de ses compagnies,
Bigeard précise son plan d'action pour son
régiment.: la 3ème compagnie va agir à Zaouiet ed Debhar,
à 70 kms au N.E. de Timimoun, la 1ère compagnie à
Oulad Aissa à 50 kms au N.O., la 2ème compagnie à partir
de Charouine 50 kms au S.O., la compagnie d'appui
s'instruira sur les "Land Rover" prêtées par les pétroliers
pour une infiltration dans les sables du Grand Erg,
la 4ème compagnie sera en alerte aéroportée au terrain de
Timimoun avec 3 Nord 2501, le CPA 40 en réserve
héliportée également à Timimoun. |
16 novembre : Les compagnies 1,2,3 du
3ème RPC font mouvement en convois de véhicules vers leurs
objectifs, la compagnie d'appui commence son entraînement
sur "Land Rover".
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Les deux véhicules "Land Rover"
brûlés lors de l'attaque du convoi des pétroliers
sont rapportés en "cargo-sling" jusqu'à Timimoun. |
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Une opération de recherche de
renseignements débute dans Timimoun.
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17 novembre : Les compagnies du 3ème
RPC effectuent leurs tâches respectives.
Un coup de sondage sous forme d'assaut
découverte est lancé avec les 6 H-34 et 48 hommes du CPA 40
dans l'oasis d'Anguellou à 30 kms au Nord de
Timimoun sous la protection des T6 et du H-34 armé. six
suspects sont arrêtés.
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18 novembre : Après une fouille sans
succès, la 2ème compagnie revient de Charouine. La
compagnie d'appui manoeuvre avec ses "Land Rover", les
autres poursuivent leurs actions. Activité réduite pour les
hélicoptères avec une évacuation d'un blessé d'El Hadj
Guelmane.
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19 novembre : Un essai de pénètration
dans le Grand Erg avec les "Land Rover", avec la compagnie
d'appui, s'avère trop difficile et les véhicules sont rendus
aux pétroliers.
Une nouvelle opération héliportée a pour
objectif l'oasis de Tegant à 30 kms au Nord de
Timimoun avec la 2ème compagnie du 3ème RPC et le CPA 40, le
H-34 armé assurant le rôle de PCV.
Excès de consommation d'huile constaté sur
un premier H-34, découverte de l'effet néfaste du sable du
Grand Erg et de la chaleur ambiante sur la tenue des
moteurs...
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20 novembre : Les renseignements
recueillis dans Timimoun depuis le 16 novembre s'accumulent,
se recoupent et conduisent à détruire l'organisation
politico-militaire sur laquelle les bandes rebelles
s'appuient: 96 arrestations, 32 armes récupérées.
L'information capitale est le rassemblement
d'une bande rebelle qui serait massée au puits de Hassi-Rambou,
en plein désert, à 80 kms au N.N.E. de Timimoun. Au
cours de la nuit le LtC Bigeard communiquera
son plan d'action.
Durant cette même nuit 2 H-34 font mouvement
de Oran vers Colomb Béchar pour venir
renforcer le détachement de Timimoun en début de
matinée du 21 novembre.
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Terrain de
Timimoun lors de l'opération
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21 novembre : 0 heure Bigeard
donne ses ordres:
- La 3ème compagnie sera héliportée
dans la matinée à partir de Tabelkosa qu'elle
rejoindra à pied, à 15 kms au Nord de sa position actuelle à
Zaouiet ed Debahr.
- l'escadron et le PC léger de "BRUNO"
(nom de code du LtC Bigeard) avec ses
transmissions feront mouvement en véhicules depuis
Timimoun sur Zaouiet ed Debahr pour un
rendez-vous à 7h30 avec la formation des H-34, l'aviation
d'observation (Piper ALAT) et d'appui T6.
- La 4ème compagnie sera en alerte
aéroportée sous les avions "Nord 2501" dès 7h00.
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Le CPA 40-541 est prêt à embarquer |
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Depuis Tabelkosa, 20 kms au Sud de
Hassi Rambou, la 3ème compagnie est héliportée à 8h00,
un peu au sud de ce puits et entame une progression lente et
difficile dans le sable des immenses dunes du Grand Erg,
guidée par le "Piper" de l'ALAT, tandis que T6 et H-34 armé
qui la survolent sont prêt à intervenir en appui feu.
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Le contact avec les rebelles a
lieu à 9h30 et jusqu'à 11h00 la progression de la
3ème compagnie est difficile face à la pugnacité
adverse. "BRUNO" fait alors décoller la 4ème
compagnie qui est larguée à 12h40 par les "Nord 2501";
après "straffing" de la DZ, un peu au Nord de la
3ème compagnie, permettant ainsi de coincer la bande
rebelle qui est soumise aussi au feu du H-34 armé du
Col Brunet. |
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A 14h30 une section de l'escadron est
héliportée en renfort depuis Zaouiet ed Debahr
jusqu'au lieu des combats qui feront rage jusqu'à 18h45,
face à un adversair dur, discipliné et tirant
remarquablement, le H-34 armé sera atteint par balle au
cours de sa troisième mission.
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PC de Zaouiet
Le 21 novembre au soir, la première
bande est anéantie: 52 rebelles tués dont 20
déserteurs de la compagnie méhariste, leur armement
et les postes radio récupérés.
Le 3ème RPC déplore la perte de 12
hommes et 8 blessés évacués sur Timimoun.
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Une relève d'hélicoptères s'opère entre
Oran, Colomb Béchar et Timimoun.
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22 novembre : La fouille du terrain
se poursuit dans les diverses zones d'action suivie de la
récupération des unités par hélicoptère en vue d'une
opération plus à l'Est où se trouveraient des dépôts et
peut-être une autre bande.
Hélitransport de 289 passagers et 5 t. de
frêt, 4 évacuations sanitaires.
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23 novembre : L'opération prévue a
lieu. L'escadron est héliporté tandis que la compagnie
d'appui en alerte en vol sur les "Nord 2501" est prête à
sauter. Mais l'accrochage n'a pas lieu et le largage est
annulé. D'importants dépôts sont découverts, récupérés ou
détruits.
Héliportage de 121 commandos, hélitransport
de 123 passagers et 4,5 t.
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24 novembre : Les unités du 3ème RPC
font retour sur Timimoun.
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"Opération Timimoun 2"
-
Bou Krelala |
Toutes les informations dont dispose le LtC
Bigeard à son retour à Timimoun, prouvent l'existence d'une
deuxième bande rebelle d'une soixantaine d'hommes.
Ce n'est qu'après beaucoup d'actions, à
partir du 25 novembre, en bordure de l'immensité désertique,
que le recoupement des renseignements permettra le 2
décembre de situer approximativement cette deuxième bande
dans la région des puits de Gaouni, Mansour,
Taoudassa, Belguezza, Ali, Fokra,
soit dans un rectangle de 2000 km² à 150 kms au N.O. de
Timimoun et 140 kms à l'Est de Beni Abbes, en
plein coeur du Grand Erg occidental.
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25 novembre au 2 décembre : De
nombreuses missions de reconnaissance autour de la zone
déterminée, avec quelques assauts découverte et remise en
état d'hélicoptères entre les tests de consommation
d'huile...
Le parc opérationnel est de 8 H-34 et 1 H-34
armé, tous en état sur le terrain de Timimoun.
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3 décembre : Bigeard a décidé
d'agir au cœur du désert, à proximité du lieu de refuge
supposé de la bande, en profitant de la possibilité
qu'auront les Junker 52 "Toucan" de transport de se poser sur une
portion de Reg assez dure, auprès du puits de Bou Krelala,
110 kms au Nord de Timimoun.
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Successivement:
la 1ère compagnie est larguée par
"Nord 2501" sur Bou Krelala,
Bigeard et son PC se
posent en "Junker 52",
la 4ème compagnie est larguée à la
deuxième rotation des "Nord 2501",
les 8 H-34 et le H-34 armé
se posent au PC "BRUNO". |
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3 H-34 effectuent immédiatement une
mission d'assaut découverte avec 20 commandos vers des
suspects sur dromadaires signalés par le "Piper"
d'observation. |
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4 décembre : Le "Piper" d'observation
ayant signalé des traces suspectes au puits d'Hassi
Mansour, la 1ère compagnie y est héliportée, la
compagnie d'appui en alerte en vol au dessus du puits est
prête à sauter mais rentre à Timinoun, aucun rebelle
n'ayant été repéré près du puits.
Le H-34 n° 266 fait un atterrissage forcé dans les
dunes au retour de la première rotation sur Hassi Mansour
à 10 kms à l'ouest de Hassi Gaouni. Il sera protégé
par 12 paras de la 4ème compagnie.
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Le "Piper" repère un camp rebelle à 10 kms
au Nord d'Hassi Mansour. La 1ère compagnie est
héliportée sur le camp signalé tandis que l'escadron en
alerte en vol sur "Nord 2501" est largué au Nord; les deux
unités font jonction et fouillent les lieux où d'importants
stocks de vivres, d'eau, d'habillement sont découverts et
détruits.
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5 décembre : Les missions
d'observation des "Piper" se poursuivent; les H-34
effectuent un héliportage dans le secteur d'Hassi Mansour
ainsi que des hélitransports de fret et de personnel, 3
évacuations sanitaires dont le transport du corps d'un des
pétroliers fait prisonnier lors de l'attaque du 8 novembre
et dont le corps est récupéré le 4 décembre au cours d'une
embuscade tendue par la compagnie de Légion étrangère à
Ouskir, à 200 kms au Nord du premier accrochage.
La compagnie d'appui, relevée de l'alerte
aéroportée à Timimoun par la 2ème compagnie, devra
rejoindre Kerzaz par la piste.
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6 décembre : La première
compagnie progresse à pied dans le désert vers le
Nord à partir d'Hassi Mansour. Après un
assaut découverte par 4 H-34 au N.O. de Bou Krelala,
un élément de la 4ème compagnie est héliporté sur
une importante caravane. |
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7 décembre : L'escadron qui a été
parachuté le 4 décembre à Hassi Mansour, fait
mouvement à pied sur le puits de Belguezza. La
compagnie d'appui, très loin à l'Ouest, quitte Kerzaz
et s'infiltre à pied dans le désert en direction du puits de
Ouin Labbes, pour empêcher un éventuel repli des
rebelles vers l'Ouest.
En fin de matinée, le "Piper" repère un
fellagha camouflé sous un arbuste au puits de Hassi Ali,
100 kms à l' O.S.O. de Bou Krelala. Bigeard
avec un PC léger est hélitransporté à Belguezza où il
retrouve l'escadron qui vient d'y arriver, ils sont à 20 kms
au N.E. du guetteur et peut-être de la bande rebelle.
Extraits de
son livre
"Mes coups de bol"
(*) NdR
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Récit de
Pierre Lapeyre ,
maréchal-des-logis-chef pilote de
"Piper" au Peloton d’avions de la
29ème Division d‘Infanterie (PA
29ème DI) ALAT
... Après
deux jours et une escale à Colomb Béchar
nous arrivons à Timimoun, en plein
Grand Erg Occidental. Et dès le lendemain, à
notre première sortie, j'encaissais deux
impacts de balles sous le siège de mon
observateur...
... Le Lt
Barou
(originaire de Pau comme P. Lapeyre)*
était pilote de l'AA sur Dassault 315
"Flamant",
chargé de "straffing". Quand je décollais à
l'aube, il décollait derrière moi. Je filais
au cap, vers une région où nous risquions de
trouver les rebelles, que nous cherchions en
rase-dunes tandis que le MD 315 lui était
beaucoup plus haut. Il transportait une
balise radio électrique sur laquelle les
Piper se calaient pour retrouver le chemin
du retour, et c'était souvent, à la radio,
des interpellations du genre:"Adiou Pierrot,
et quin te va?", auquel la grosse voix du
Col Bigeard, toujours à l'écoute, répondait:
"Vos gueules les béarnais!"...
...Hassi Bou Krelala:
le désert avec une piste tracée dans le reg
(espace de sable durci), il n'y avait qu'un
puits au demeurant parfaitement
inexploitable, d'où le ravitaillement par
l'antique JU52 déjà cité. Pas la moindre
mechta ou le plus petit abri. Les paras nous
avaient planté des tentes et c'est ainsi que
j'ai découvert le froid glacial des nuits
sahariennes. Heureusement que nous avions
apporté bottes et blousons fourrés. Nous
étions à l'abri et c'était le principal.
Lors d'une de mes missions en rase-mottes
dans les dunes nous découvrîmes dans le
sable des traces de pas, nous les suivîmes
et parvinrent à ce qu'on appelle ici un
"pâturage", c'est à dire un espace planté de
touffes d'alfa. Là nous vîmes des chameaux
entravés mais personne pour les garder.
Bizarre. Mais non, les gens qui exploitaient
ces bestiaux et qui avaient laissé ces
traces s'étaient tout simplement enfouis
dans la végétation pour se cacher des vues
aériennes. Nous comprîmes rapidement la
supercherie et, descendant au ras des
crêtes, on devina la présence des hommes
enterrés et soulignés par le canon d'un
fusil mitrailleur. Par bonheur, le tireur
surpris par mon plongeon n'eut pas le
réflexe d'ouvrir le feu. Trop tard, la bande
était repérée. Après grenades fumigènes de
couleur, et notre appel, les T6 qui
n'attendaient que ça, descendirent pour
arroser le pâturage de leurs armes. Vite
après les N2501 qui étaient déjà prêts à
intervenir arrivèrent pour déverser leur
chargement de parachutistes.
Je ne sais plus combien
de rebelles furent mis ce jour là hors
d'état de nuire. Les hélicoptères de l'armée
de l'air ramenèrent les paras blessés. Les
autres avec une dizaine de prisonniers
rentrèrent à Timimoun...
A pied.
Belle balade! |
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En début d'après-midi, tous les H-34
disponibles rejoignent Belguezza avec des fûts
d'essence pour un héliportage prévu sur la zone suspecte.
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L'escadron est héliporté en deux rotations sur Hassi
Ali et accroche la bande rebelle. La 2ème compagnie
en alerte aéroportée au-dessus de Belguezza
est larguée au nord de l'escadron et accroche
aussitôt, récupérant un FM; Bigeard la rejoint au coeur du combat violent qui s'achève à la nuit.
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Le bilan est
éloquent: 45 rebelles tués, 6 prisonniers, 2 FM, 60 armes de
guerre, 13 t de vivres, 70 dromadaires (ceux des déserteurs
de la compagnie méhariste), de nombreux documents, 800 kg de
munitions.
Le 3ème RPC déplore 4 tués et 6 blessés au
cours de cette action.
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Au cours de l'héliportage vers Hassi Ali,
le H-34 n° 421 a fait un atterrissage forcé à 20 kms dans le
S.O. de Belguezza,
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le H-34 armé, dont le moteur a donné des
signes de défaillance dans la journée du 6 décembre, n'a pas
pu participer à l'appui-feu des "T6" sur les lieux du combat
et devra changer de moteur.
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8 décembre : La fouille se poursuit
autour de Hassi Ali, les blessés sont évacués et Bigeard se
replie sur Bou Krelala avec son PC; des hélitransports sont
effectués au profit du régiment.
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Le H-34 n° 378 qui avait fait un
atterrissage forcé le 4 décembre dans les dunes à 10
kms à l'Ouest de Hassi Gaouni, a reçu
un moteur de rechange transporté par "cargo-sling" |
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Après un court vol d'essai, l'appareil
rejoint Bou Krelala |
9 décembre au 15 décembre : Bigeard
reste à Bou Krelala d'où il dirige le retour de ses
unités éparpillées dans le désert.
Pour les H-34, en dehors de quelques
missions d'hélitransport au profit du 3ème RPC, vivres, eau,
récupération des parachutes du largage du 7 décembre,
il
s'agit d'assurer le dépannage des appareils qui ont dû se
poser d'urgence en cours de mission et ramener ensuite
mécaniciens et paras restés en protection des appareils
immobilisés dans les dunes du Grand Erg.
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14 décembre : Le H-34 armé
n° 002 s'écrase au cours d'un vol de rodage après
changement moteur, le mécanicien André Delenne est tué, les
pilotes et copilote grièvement blessés. |
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16 décembre au 21 décembre : Retour
sur la base arrière d'Oran
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Robert Martin,
Emile Martin,
Félix Brunet. |
Pour les 7 semaines d'activités dans le
Grand Sud, les H-34 de l'Escadron d'Hélicoptères Lourds
2/58, sous le commandement en vol du capitaine Marraud,
Commandant l'escadron, des lieutenants Delorme
et Guillot, commandants d'escadrilles et sous
le guidage et la protectiondu H-34 armé du colonel
Brunet, auront effectué au total, depuis Oran
et retour, 797h10 de vol dans des conditions rendues
extrêmement difficiles, pour les équipages et les appareils,
par la température, le sable, les conditions de vie dans le
désert, l'engagement au plus près de l'ennemi.
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Clic sur la photographie
du Lcl Marcel Bigeard
pour découvrir son message de
félicitations
en date du 17 décembre 1957
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Historique EH2:
Y. Sagot. Photographies: M. Flament, M. Seube,
R. Seznec, P.
Lapeyre, F. Malnoy, D. Guibon,
Composition: G. Finaltéri. |
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