"Embuscade
pacifique..."
ou...
"Boire un petit coup c’est
agréaaaable…" (air connu)
En ce mois de Février 1968,
retour matinal de trois H34 du Parisis après une mission de
plusieurs jours à héliporter des « biffins » du côté
d’Angers.
Au départ, tout va bien, la
météo ok, mais petit à petit, plus de soleil, puis de la
brume, et pour finir du brouillard.
Diable, inutile d’insister
dans ces conditions, voyons s’il n’y a pas une bonne prairie
bien tranquille pour accueillir nos trois hélicos. En voilà
une qui semble convenir avec quelques fermes pas trop loin
au cas où. Atterrissage sans problème sur l’herbe enneigée,
et en attendant que « ça se lève », on commence à sortir le
jeu de tarots pour « taper le carton » dans le cargo.
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Pas pour longtemps,
car les paysans de la ferme la plus proche, alertés
par le bruit, pointent leur nez et se dirigent avec
précautions vers ces « drôles de machines et leurs
merveilleux fous volants » sortis de nulle part,
puis s’enhardissent pour venir les examiner de plus
près. Evidemment, ce n’est pas tous les jours qu’ils
ont l’occasion d’avoir trois H34 dans leur prairie.
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Présentations, on
bavarde, on explique, on fait visiter, et on apprend
qu’on se trouve au lieu dit Corlay. « Bon, c’est pas
tout ça, mais en attendant que ça s’arrange, v’nez
donc boire un p’tit coup à la ferme, ça vous
réchauffera ». |
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Et tout
le monde se retrouve dans la grande salle
commune où le « p’tit coup » se révèle être
un Calva de derrière les fagots, lequel a
vite fait de rendre joyeux les amateurs
avisés que nous sommes, à tel point que
certains demandent à en rapporter et, faute
de bouteilles disponibles, emportent leur
Calva dans de grands bocaux pour conserves
(oui, avec le joint en caoutchouc rouge). |
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Mais,
comme dit le dicton « Qu’importe le
flacon… ».
Vous
me rétorquerez que le digestif à dix
heures du matin, d’accord, c’est un
peu dur au début. Mais bon,
nécessité faisant loi, il n’était
pas question de risquer de vexer nos
hôtes, déjà qu’on avait investi leur
prairie.
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Quelques temps
plus tard, le brouillard s’étant levé, notre trio de
machines volantes remettait le cap sur Villacoublay,
avec à bord des équipages disons… euphoriques.
Heureusement quand
même que les « pandores » ne nous attendaient pas à
l’atterrissage pour souffler dans le ballon... |
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Récit et photographies de Bernard
Mahaut |
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