Pour les héliportages en groupe, le
leader de la formation était plus particulièrement chargé de
la navigation pour assurer le poser au bon endroit, ce qui
n’était pas une mince affaire, les coordonnées fixées ayant
une précision de 200 mètres avec la carte au 1/50000, le
pilotage reposait donc sur l’autre pilote.
Ce 11 avril 1958, je me retrouve pilote du H.34 de tête, le
numéro 513, le leader étant le Lieutenant Coppin et
nous partons pour un héliportage dans le secteur de Bir
Rabalou à la cote 1361.
Après la deuxième rotation une
évacuation sanitaire primaire se déclenche dans le même
secteur à la cote 1223, nous nous dirigeons donc vers ce
point. Le lieutenant Coppin me définit l’endroit du
poser mais une sorte de prescience me dit que le coin n’est
pas sûr et au lieu de faire une approche directe, je garde
ma vitesse et prépare un passage.
En approchant, je vois plusieurs soldats
occupés à tirer et dans l’instant, j’entends un bruit et
reçoit un gros choc dans les fesses. Par réflexe, je bascule
le H.34 sur la droite pour fuir ce mauvais endroit et je
sens le manche durcir, la panne de commande de vol et la
perte de contrôle m’effleurent mais ce n’était que n’était
que le lieutenant Coppin qui surprit par la manœuvre
et ne sachant pas ce qui m’arrivait cherchait à reprendre le
pilotage. Il n’avait pas eu, lui ce coup dans les fesses qui
m’avait amené à réagir si brutalement.
Avant d’être arrêtée par le dessous du baquet, la balle
était passée entre les pédales du palonnier et entre le
manche et ma jambe gauche, arrivée avec un angle d’une
trentaine de degrés elle s’était arrêtée en quelques
centimètres, freinée rapidement
dans la fibre compressée du baquet, jusque là elle n'avait
rien rencontré de vraiment dur, ce n'est pas la tôle de
revêtement du H.34 ou du siège qui aurait pu la ralentir et
dans la matière du baquet elle s'est arrêtée , seule
l'enveloppe extérieure se déformant et s'ouvrant pour
laisser l'âme d'acier intacte.
Le mécanicien, le Sergent Jadfard
quant à lui avait reçu dans le cou des débris de métal
brûlant.
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J’ai pu récupérer la balle dans
le baquet.
La V° RA
m'avais demandé cette balle pour authentifier son
origine, c'est comme cela que je sais que c'est une
balle perforante à noyau acier de fusil
mitrailleur italien Stati .
Cela ne se voit pas sur la photo mais le cœur a
subit un test de dureté Brinnel et il y a trois
traces du pointeau de l'outil de test.
Je la conserve toujours
dans une petite
boite d’allumettes (publicité non
payée) au milieu de mes reliques. |
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