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Une matinée aux Invalides avec la Marine Nationale.
Samedi 12 Septembre, cour d’Honneur des invalides, remise des diplômes de Préparation Militaire Supérieure Marine, option « ÉTAT-MAJOR ». Ma petite nièce m’a demandé d’être son « parrain ». Les parrains appartiennent en très grande majorité à la marine et les grades s’étagent du Vice-amiral d’Escadre à Caporal-Chef. On y trouve même un commandant des Douanes. 10 heures, mise en place (heureusement à l’ombre) des 8 sections, 4 de filleuls et 4 de parrains aux ordres du parrain le plus gradé. La places du parrain, déterminée par l’ordre protocolaire, définit la place du filleul. Je suis le dernier du premier rang de la 4ème section. Moment émouvant car je représente mon frère Bernard cloué au lit depuis près de 2 années. Une répétition permet à chacun de connaître la manœuvre à réaliser et au filleul de remettre le diplôme au parrain. Puis, c’est, comme dans toute cérémonie militaire, l’attente.
Arrivée du drapeau (*) du commandement de la Marine. 10 h 45, début de la cérémonie, le chef de centre passe en revue les aspirants et fait rectifier quelques tenues.
À 10 h50, le Vice-amiral d’Escadre (VAE) Stanislas de la Motte, major général de la Marine arrive. Après les honneurs au drapeau et la revue des troupes, remise de décoration à quatre récipiendaires officiers de marine et officiers mariniers.
Puis le VAE prononce une allocution centrée sur trois mots qui représentent les qualités d’un marin : Pugnacité, Engagement et Sacrifice en prenant en exergue Honoré d’Estienne D’Orves, parrain du centre de formation et ce drapeau, le troisième plus décoré de France.
Remise des diplômes par les parrains avec juste quelques secondes pour féliciter ma filleule avec une pensée pour son Papy (Bernard Quatrelivre A.H.A.). Les sections se reforment avant le départ du VAE de la Motte.
C’est ensuite la dislocation des sections aux ordres du parrain le plus gradé. Les filleuls se congratulent puis chacun, chacune retrouve sa famille. Moments de joies et de détente après une cérémonie unanimement appréciée bien que les pavés de la cour constituent une épreuve pour la marche des personnes un peu âgées.
* Le Commandement de la Marine (COMAR) assure la garde du drapeau du Régiment Blindé de Fusiliers Marins (RBFM), unité de la 2e Division Blindée (DB) ayant joué un rôle important lors de la libération de la capitale en août 1944. Ce drapeau avait repris les traditions du drapeau du 1er Régiment de la Brigade de Fusiliers Marins laquelle, en 1914, composée en majorité de très jeunes bretons (dont beaucoup avaient à peine 16 ans ce qui leur vaudra le surnom de « Demoiselle au pompon rouge »), a été envoyée en soutien de l’armée belge sur l’Yser, lors de la course à la mer, sous les ordres du Contre-Amiral Ronarc‘h. Ils se sont illustrés, en particulier à Dixmude, tenant la position pendant 3 semaines au lieu des 4 jours demandés au prix de très lourdes pertes : la moitié de l’effectif, face à des allemands bien supérieurs en nombre. Ce haut fait d’armes a valu à la Brigade l’honneur de recevoir son drapeau des mains de Raymond Poincaré, Président de la République, en 1915. Première unité marine à recevoir un drapeau.
Ce drapeau a été repris par le RBFM, intégré à la deuxième DB, régiment dans lequel ont servi, entre autres personnes connues, le Second Maitre Jean Moncorgé (Gabin : chef du char « Souffleur II ») et l’Enseigne de Vaisseau Philippe de Gaulle. Ce drapeau, est le troisième plus décoré de France : Chevalier de la légion d’Honneur, Compagnon de la Libération, Médaille Militaire, Croix de Guerre 1914/1918 (6 citations), Croix de Guerre 1939/1945 (5 citations) et la Médaille de la résistance. Le RBFM a été dissous en 1947 et la garde de ce drapeau a été confiée au COMAR le 27 Mars 2012.
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