Accident du DC-9 ADRIA AIRWAYS

1er décembre 1981

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le DC-9-81 immatriculé YU-ANA de la Cie Inex Adria Airways, assurant un vol charter pour l'agence de voyage Kompas, était parti de l'aéroport de Ljubljana tôt le 1er décembre et devait atterrir à Ajaccio. Alors qu'il survolait la Corse, l'avion a accroché avec une aile le mont San Petru à 8 h 53 et s'est violemment écrasé, ne laissant aucune chance de survie à ses occupants.

Le mardi Ier décembre 1981, peu avant 9 heures, l'appareil amorce sa descente vers Ajaccio. Avec six membres d’équipage, 174 passagers ont été invités à passer cette journée de la Fête nationale yougoslave en Corse. Parmi eux, une dizaine d’enfants dont le propre fils du commandant de bord, la championne de natation du club de Kranij, Spela Rebolt 14 ans, Dare Rebolt vice champion du monde de canoë biplace en 1963. La tempête souffle sur la Corse depuis 36 heures. A 8 h 52, la tour de contrôle de Campo dell’Oro ne capte plus le signal radio de l’avion. L’alerte générale est donnée trois minutes plus tard pour des recherches à travers l’île. 

Un sapeur forestier de Petreto Bicchisano qui se trouve dans la forêt de Valle Malle signale une explosion. Malgré la tempête et le brouillard qui stagne à 600 mètres d’altitude, le pilote d’une Alouette II découvre ce qui sera désormais la catastrophe du mont San Petru. Sur près de 2 hectares, entre 1000 et 1300 mètres sont dispersés les débris de l’avion et les corps déchiquetés.

Le lendemain comme pour exorciser l’horreur de la veille, le soleil s’est mis à briller
 

 et commence alors la lancinante noria des hélicoptères pour transporter sur le stade du village les 476 sacs contenant les restes humains. Les habitants les plus valides servent de guides dans la montagne escarpée tandis que la commune entière s’organise et fait corps avec les sauveteurs, les autorités et les journalistes venus du monde entier. L’identification des corps se fera dans l’église Annunziata de Bicchisano et les sous sols de la Poste. Les scènes sont terribles pour les sauveteurs, elles le sont tout autant pour les habitants prisonniers d’une gangue d’épouvante avec l’infernal ballet des sacs contenant les reste humains, de la montagne au stade et leur transfert dans l’église.

Le mercredi 10 décembre, les opérations de récupération des corps et leur identification partielle sont terminées, les restes des martyrs partent pour Ljubljana. La Yougoslavie deviendra la Slovénie puis arrivera le temps des cérémonies, hommages et célébrations. 
Une plaque de granit circulaire en forme d’horloge apposée contre le mur de l’église de Bicchisano porte l’inscription en Slovène et en Français « Aux victimes de la catastrophe aérienne – 1 décembre 1981 ». Deux aiguilles indiquent l’heure : 8 heures 50, celle où la radio de l’avion s’est tue pour toujours. 101 femmes et 79 hommes ont perdu la vie. 
Une plaque du souvenir a été posée à l’endroit où l’avion a touché la montagne de San Petru. Un morceau de carlingue symbolise le drame.

L'enquête a révélé que l'appareil yougoslave après un vol sans histoire jusqu'au survol de la Corse s'est retrouvé dans les conditions de vol perturbées compte tenu de la météo dégradée, son entrée dans une épaisse couche nuageuse à l'approche du terrain et des problèmes de compréhension dans le dialogue avec la tour de contrôle d'Ajaccio, dont l'aéroport n'était en outre pas équipé de radar. Une certaine distraction régnait dans le poste de pilotage et le non respect des vitesse et altitude ont éloigné la trajectoire du circuit d'attente et les manœuvres de l'équipage pour éviter le relief quand l'alarme indiquant une collision imminente a retenti, ont été trop tardives.

Reportage photographique: Michel Eloy, Commune de Bicchisano, Presse Slovène