Le coup de la panne...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En novembre 1956 nous étions partis 4 jours pour visiter des postes avec 4 officiers de l'armée de l'air dont un colonel, après la visite du troisième poste à Aumale ( Sour El Ghozlane) et en direction de Reibell (Ksar Chellala)...

...perte de puissance et nous perdons de l'altitude, je me dirige de suite vers la route où je me pose en rouleur, le moteur tourne mais sans puissance (le compresseur h/s) le terrain est plat mais une dizaine de mechtas à moins de 100 m, donc la première chose est de s'en éloigner, pour cela il est possible de prendre la route bitumée, ce que l'on fait, nous roulons peut être 50 ou 70 m. et je heurte un poteau de téléphone en bordure avec une pale, plus moyen de bouger à cause de vibrations.



"Appel à la radio sur 121,5 ou d'autres fréquences, mais aucune réponse"

Immédiatement nous faisons le bilan de nos armes : chaque officier possède un pistolet (je pense que nous avions encore le 7,65 !) l'équipage également et je crois me souvenir 2 carabines américaines en plus.

Dans le quart d'heure qui suit arrive un camion se dirigeant vers le NE, je l'arrête, ils sont 3 dans la cabine je les fais descendre pour parlementer, des gars très sympa, pas du tout hostiles, nous n'en menions pas large, et sûrement que eux non plus... Je demande au chauffeur de prendre nos 4 pax, les voilà partis avec dans leur sacoche leurs tout petits pistolets comme défense!... Je n'ai eu après aucune nouvelle d'eux mais ils avaient prévenu l'état major quelque part car 4 à 5 h après est arrivé (en fin de journée) un camion de l'armée avec une demi douzaine de gars ; ce qui nous a permis de tracter le H55 sur 20 km (de nuit).

Et voilà que maintenant nous sommes seuls J.M. Perrin, Fabre et moi-même ; au bout d'un certain temps deux arabes viennent vers nous, vêtus de djellabas, donc ne voyant pas s'ils étaient armés et belliqueux, nous avec nos armes, nous les attendons nous n'avons aucune formation pour un cas semblable, en fait la rencontre se passe bien, de mémoire ils ne parlaient pas français mais ils étaient curieux de l'hélico.

Plus tard, une dizaine sont encore venus (mais aucune femme) ; ils ont porté du thé et des dattes.


Après nos 20 km de tractage, nous nous réfugions dans la gare de Bougzoul, cette gare est totalement isolée, seule construction dans

Gare ?...

la plaine immense, à part 2 ou 3 baraques ; elle se situe entre la voie ferrée et la route Boghar / Lagouat , elle est occupée par uns section de harkis commandée par un sergent français . La gare est entourée de barbelés et c'est la seule protection.

Notre hélico est juste devant ; pour dormir nous sortons les brancards et couchons avec les soldats dans la salle d'attente et cela pendant 6 jours, le temps que le dépannage s'effectue, le lendemain un H34 nous rend visite pour l'organiser.

Les gars du 1/58 viennent dépanner ceux du 2/57

et le grand bricolage commence...

Mais où est passé la clé de 12 ?...

T.G.V. ( Train Garanti Vétuste)

et  le "Car avant ses rails"

Souvent , la nuit, des coups de feu au loin avec riposte des harkis de garde.

6 jours plus tard, à l'occasion du vol retour, nous nous sommes posés à côté des mechtas pour leur faire cadeau de cigarettes et de quelques douceurs !!!!!!!!!

 
 

Tentes nomades

Pour avoir cassé une pale, le capitaine Chevalier a hésité à me faire un rapport pour faute professionnelle... Il n'a fait qu'hésiter !!!!!
 

Récit et documents photographiques Robert Seznec, Google Earth. Cartes d'époque: Michelin et US ARMY

ACCUEIL