Dampierre, une cérémonie émouvante était organisée par le
secteur 180 Champagne Barrois de l'Association nationale des
officiers de réserve de l'armée de l'Air.
Minutieusement orchestrée par René Delannoy,
président délégué de l'ANORAA de l'Aube, cette cérémonie
voulait rendre hommage à l'un des adhérents décédé l'an
dernier, le commandant Nicolas de Balmain.
Présidée par le colonel René Dupré, commandant
en second la Base aérienne 113 de Saint-Dizier dans la
Haute-Marne, cette commémoration, rythmée par la fanfare de
Lhuître, a débuté par un dépôt de gerbe au monument aux
morts où personnalités civiles et militaires,
porte-drapeaux, venus de tout le département et un piquet
d'honneur détaché par la base de Saint-Dizier s'étaient
rassemblés aux côtés de la famille et des amis du défunt.
Le cortège s'en est allé ensuite sur la tombe du commandant
Nicolas de Balmain où ses camarades de l'ANORAA
ont tenu à déposer une plaque commémorative en hommage à cet
ancien pilote de chasse qui était le doyen de ce secteur.
Après que le prêtre Radu eut invité l'assistance à une
prière pannychide (requiem orthodoxe),
le commandant Denis Tilland, président du
secteur 180, a prononcé une courte allocution dans laquelle
il a salué « les faits héroïques et exceptionnels durant la
guerre de 39-45 qui ont valu à ce grand homme trois
citations importantes : une à l'ordre de l'Armée aérienne,
une autre à l'ordre de l'Escadre aérienne et la troisième à
l'ordre de l'Aviation de chasse »
Officier de la Légion d'honneur, titulaire de la Croix de
guerre 39-45, de la Croix du combattant, de la Médaille de
l'aéronautique, de la Médaille coloniale avec agrafe «
Extrême-Orient », et de la Médaille commémorative des
Opérations de sécurité et de maintien de l'ordre en Afrique
du Nord avec agrafe Algérie, le commandant de Balmain
totalisait 2 975 heures de vol, 88 missions de guerre et
comptait trois victoires aériennes à son actif.
Ensuite, la parole a été prise par l'épouse de l'aviateur :
« Tous les soldats enterrés dans ce cimetière nous ont
apporté la paix. Comme une prédestination, Nicolas est venu
rejoindre des hommes qui auraient pu être des compagnons de
combat au moment où ses camarades pilotes et lui avaient
l'audace de vivre entre terre et ciel.
Ma famille a donné à la France des soldats dans l'armée de
Terre, dans la Marine et dans l'armée de l'Air. Nicolas
n'aimait pas la guerre, il savait que la guerre était sale
et dure, qu'elle ne se fait pas en gants blancs, mais il
aimait ses camarades et avait une passion pour eux, les
soldats avec lesquels il s'est engagé et au contact desquels
sa volonté lui a donné confiance totale dans la vie :
camaraderie, respect de l'adversaire, sens de l'engagement,
sens de la parole.
Aujourd'hui, en temps de paix, notre nombreuse famille
continue de transmettre ces précieuses valeurs qui restent
toujours d'actualité ; elles sont des atouts pour tracer
notre chemin qui nous conduit un jour à l'éternité… »
En point d'orgue de cette cérémonie, le passage à basse
altitude d'un Rafale de la BA 113 battant des ailes
au-dessus du château où étaient réunis tous les participants
pour le verre de l'amitié offert par Roselyne de
Balmain, la veuve de l'ancien pilote.
|