Nouvelle Calédonie

                                                                                                                       21 décembre 2008

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un mort et neuf rescapés dans le crash d'un avion au Vanuatu.
Un avion de la compagnie Air Vanuatu s'est écrasé sur l'île de Santo dans le Pacifique sud, faisant un mort tandis que les neuf autres passagers ont survécu, a indiqué dimanche l'armée française du territoire français de Nouvelle-Calédonie.
L'appareil, un Britten Norman Highlander,

s'est écrasé pour une raison non déterminée vendredi sur les flancs du Tabwémasana à 1.300 mètres d'altitude dans une zone forestière et difficilement accessible à Santo, une île au nord-ouest de l'archipel de Vanuatu.


Faute de moyens suffisants, les autorités du Vanuatu ont demandé l'aide de l'armée française en Nouvelle-Calédonie, qui a dépêché samedi matin un Puma de l'ETOM 52 "Tontouta" avec à son bord une équipe de secours.
Malgré des conditions météorologiques défavorables, les militaires français ont localisé l'épave du bimoteur. Le pilote était décédé, tandis qu'un autre passager était gravement blessé. Le corps du pilote et le blessé ont été hélitreuillés.
"La personne blessée a été évacuée sur Port Vila, capitale du Vanuatu puis à Brisbane en Australie car il est très gravement atteint", a déclaré à l'AFP, le lieutenant colonel, Jean-Marc Gucciardi, commandant de bord du Puma.
Les huit autres passagers étaient pour leur part partis dans la nature à la recherche des secours. Sept d'entre eux ont été récupérés samedi par le Puma français tandis que le huitième a été localisé ensuite au sol par les équipes vanuataises.
"Nous les avons hélitreuillées dans des zones très escarpées. Certains des rescapés étaient blessés et très choqués", a également indiqué Jean-Marc Gucciardi.
Tous les passagers sont de nationalité vanuataise.


Ancien condominium franco-britannique, le Vanuatu (215.000 habitants) est indépendant depuis 1980.

 

Le coup de fil est arrivé vendredi à 16 heures de Port-Vila. « L’ambassadeur de France au Vanuatu nous a dit qu’un avion de type [Britan Norman] Islander s’était abîmé à flanc de montagne, sur l’île d’Espiritu Santo », rapporte Luc Ankri, commissaire délégué du haut-commissariat aux îles Loyauté.
Il s’agissait d’une petite embarcation de la flotte d’Air Vanuatu, qui devait relier l’aérodrome de Lajmoli, au nord-ouest de Santo, à l’aéroport de Lunganville, au sud-est. À son bord se trouvaient le directeur du parc naturel de Santo et huit autres passagers, tous Vanuatais.


Le problème, pour les autorités locales, c’est que le crash est survenu dans une chaîne montagneuse culminant à 1 900 mètres, à une vingtaine de kilomètres au sud de la piste de Lajmoli. Une zone si reculée qu’aucun hélicoptère ne peut s’y poser. D’où l’idée de solliciter un Puma des "Fanc" équipé d’un puissant treuil, capable d’extraire les éventuels survivants.
À cause de la nuit, l’équipage n’a décollé de la Tontouta que samedi matin, à 5 heures. Le Puma a rejoint la zone de l’accident à 750 km, vers 13 heures, avec quatre militaires, deux plongeurs sauveteurs de la gendarmerie et deux personnels médicaux de l’armée. La première chose qu’ils voient, c’est un épais et bas plafond nuageux. Le pire pour effectuer des recherches.
« Nous avons cherché et cherché, se rappelle le lieutenant-colonel Jean-Marc Gucciardi, joint par téléphone, hier soir à Port-Vila. C’était très difficile de passer sous les nuages. On ne pouvait pas franchir la chaîne, alors on est redescendus pour attaquer de l’autre côté.

On était prêts à mettre les gaz pour s’en aller quand on a vu l’avion. »

Au sol, un infirmier australien et un policier vanuatais sont déjà là, à côté de la carlingue.

 Le pilote est mort et le passager assis à l’avant est grièvement blessé. Il s’agit du directeur du parc naturel, d’après les premiers témoignages.
« Il y avait toujours autant de nuages, soupire Jean-Marc Gucciardi, en y repensant. On est restés en stationnaire pendant cinquante minutes pour hélitreuiller le blessé.

Le timing était serré : quand on a refermé la porte, il ne nous restait qu’un trou de souris pour nous en aller. » Mais la première mission est accomplie : le blessé sera évacué vers Santo, Vila, puis Brisbane.
Le temps de faire le plein et les sauveteurs calédoniens retournent sur place pour déposer une équipe de policiers. Car il manque encore huit des dix occupants, sans doute partis chercher des secours

Et là, c’est le coup de chance.
En rentrant, le pilote fait un tour dans la vallée en contrebas et aperçoit une silhouette au bord d’un creek. Sept survivants sortent des bois et sont pris à bord grâce au treuil.

 

 Avec des fractures et des grosses bosses, ils venaient de parcourir plusieurs kilomètres dans le bush vanuatais. Le dernier passager, parti sur une autre voie, sera récupéré par les policiers.
Hier soir, la tension était retombée chez les militaires. Mais le souvenir restera longtemps. « Ce sont des miraculés, termine Jean-Marc Gucciardi. L’avion a dû se poser à une vitesse très faible, les ailes étaient pratiquement intactes...

C’est la plus belle mission de ma carrière, parce qu’on a eu l’impression de sauver des gens. La seule fois que je suis intervenu sur un crash aérien, c’était un Airbus en Côte d’Ivoire. Je n’avais fait que repêcher des corps. »
 

Communiqué de Nicolas Frouin (ETOM 52)