Un
mort et neuf rescapés dans le crash d'un avion au Vanuatu.
Un avion de la compagnie Air Vanuatu s'est écrasé sur l'île
de Santo dans le Pacifique sud, faisant un mort tandis que
les neuf autres passagers ont survécu, a indiqué dimanche
l'armée française du territoire français de
Nouvelle-Calédonie.
L'appareil, un Britten Norman Highlander,
s'est
écrasé pour une raison non déterminée vendredi sur les
flancs du Tabwémasana à 1.300 mètres d'altitude dans une
zone forestière et difficilement accessible à Santo, une île
au nord-ouest de l'archipel de Vanuatu.
Faute de moyens suffisants, les autorités du Vanuatu ont
demandé l'aide de l'armée française en Nouvelle-Calédonie,
qui a dépêché samedi matin un Puma de l'ETOM 52 "Tontouta"
avec à son bord une équipe de secours.
Malgré des conditions météorologiques défavorables, les
militaires français ont localisé l'épave du bimoteur. Le
pilote était décédé, tandis qu'un autre passager était
gravement blessé. Le corps du pilote et le blessé ont été
hélitreuillés.
"La personne blessée a été évacuée sur Port Vila, capitale
du Vanuatu puis à Brisbane en Australie car il est très
gravement atteint", a déclaré à l'AFP, le lieutenant
colonel, Jean-Marc Gucciardi, commandant de
bord du Puma.
Les huit autres passagers étaient pour leur part partis dans
la nature à la recherche des secours. Sept d'entre eux ont
été récupérés samedi par le Puma français tandis que le
huitième a été localisé ensuite au sol par les équipes
vanuataises.
"Nous les avons hélitreuillées dans des zones très
escarpées. Certains des rescapés étaient blessés et très
choqués", a également indiqué Jean-Marc Gucciardi.
Tous les passagers sont de nationalité vanuataise.
Ancien condominium franco-britannique, le Vanuatu
(215.000 habitants) est indépendant depuis 1980.
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Le coup de fil est
arrivé vendredi à 16 heures de Port-Vila. « L’ambassadeur de
France au Vanuatu nous a dit qu’un avion de type [Britan
Norman] Islander s’était abîmé à flanc de montagne, sur
l’île d’Espiritu Santo », rapporte Luc Ankri,
commissaire délégué du haut-commissariat aux îles Loyauté.
Il s’agissait d’une petite embarcation de la flotte d’Air
Vanuatu, qui devait relier l’aérodrome de Lajmoli, au
nord-ouest de Santo, à l’aéroport de Lunganville, au
sud-est. À son bord se trouvaient le directeur du parc
naturel de Santo et huit autres passagers, tous Vanuatais.
Le problème, pour les autorités locales, c’est que le crash
est survenu dans une chaîne montagneuse culminant à 1 900
mètres, à une vingtaine de kilomètres au sud de la piste de
Lajmoli. Une zone si reculée qu’aucun hélicoptère ne peut
s’y poser. D’où l’idée de solliciter un Puma des "Fanc"
équipé d’un puissant treuil, capable d’extraire les
éventuels survivants.
À cause de la nuit, l’équipage n’a décollé de la Tontouta
que samedi matin, à 5 heures. Le Puma a rejoint la zone de
l’accident à 750 km, vers 13 heures, avec quatre militaires,
deux plongeurs sauveteurs de la gendarmerie et deux
personnels médicaux de l’armée. La première chose qu’ils
voient, c’est un épais et bas plafond nuageux. Le pire pour
effectuer des recherches.
« Nous avons cherché et cherché, se rappelle le
lieutenant-colonel Jean-Marc Gucciardi, joint
par téléphone, hier soir à Port-Vila. C’était très difficile
de passer sous les nuages. On ne pouvait pas franchir la
chaîne, alors on est redescendus pour attaquer de l’autre
côté.
On
était prêts à mettre les gaz pour s’en aller quand on a vu
l’avion.
»
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Au sol, un infirmier australien et un policier
vanuatais sont déjà là, à côté de la carlingue. |
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Le pilote est mort et le passager
assis à l’avant est grièvement blessé. Il
s’agit du directeur du parc naturel, d’après
les premiers témoignages. |
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« Il y
avait toujours autant de nuages, soupire
Jean-Marc Gucciardi, en y repensant. On est
restés en stationnaire pendant cinquante minutes
pour hélitreuiller le blessé. |
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Le timing était
serré : quand on a refermé la porte, il ne nous
restait qu’un trou de souris pour nous en aller. »
Mais la première mission est accomplie : le blessé
sera évacué vers Santo, Vila, puis Brisbane.
Le temps de faire le plein et les sauveteurs
calédoniens retournent sur place pour déposer une
équipe de policiers. Car il manque encore huit des
dix occupants, sans doute partis chercher des
secours |
Et là, c’est le
coup de chance.
En rentrant, le pilote fait un tour dans la vallée
en contrebas et aperçoit une silhouette au bord d’un
creek. Sept survivants sortent des bois et sont pris
à bord grâce au treuil. |
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Avec des
fractures et des grosses bosses, ils venaient de parcourir
plusieurs kilomètres dans le bush vanuatais. Le dernier
passager, parti sur une autre voie, sera récupéré par les
policiers.
Hier soir, la tension était retombée chez les militaires.
Mais le souvenir restera longtemps. « Ce sont des miraculés,
termine Jean-Marc Gucciardi. L’avion a dû se
poser à une vitesse très faible, les ailes étaient
pratiquement intactes...
C’est la plus belle
mission de ma carrière, parce qu’on a eu l’impression de
sauver des gens. La seule fois que je suis intervenu sur un
crash aérien, c’était un Airbus en Côte d’Ivoire. Je n’avais
fait que repêcher des corps. »
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